Ainsi, du moins, en a cônclu catégoriquement le Comité national de libération de la Yougoslavie, ministère de l'Instruction publique no 43, Belgrade, février 1945. La loi s'oppose donc à la pratique contraire de quelques instituteurs et professeurs qui donnent aux enfants seuls la liberté de décision sur la fréquentation ou la non- fréquentation des cours d'instruction religieuse.
L'Eglise catholique a entretenu un grand nombre d'écoles secondaires privées sur un pied d'égalité avec les écoles publiques. Dans la Yougoslavie d'avant- guerre, les inspecteurs d'Etat et les parents qui confiaient l'éducation de leurs enfants à ces écoles ont reconnu leur valeur. Leurs succès ont toujours été parmi les plus grands dans tout le pays. A cause de cela, non seulement les catholiques, mais les adeptes d'autres confessions fréquentaient ces écoles, leur accordant ainsi toute leur confiance.
Ces écoles étaient, dans tout leur programme, égales aux écoles publiques. Aujourd'hui on annonce, dans la presse qui approche les autorités de l'instruction publique, que ces écoles ne s'ouvriront plus et qu'elles seront supprimées. Il est incompréhensible de supprimer ces écoles, alors que les parents euxmêmes, qui sont les plus intéressés dans la question de l'éducation des enfants, leur donnent leur confiance et réclament la continuation de leur activité. Le véritable esprit démocratique demande qu'on respecte la volonté des parents au sujet de l'instruction des enfants. D'autant plus que l'Eglise a le droit de fonder des écoles privées. Toutes les nations civilisées lui reconnaissent ce droit. Elles ne peuvent que se réjouir de ce que l'Eglise les aide dans l'accomplissement de leurs devoirs et que, de concert avec elles, l'Eglise supporte le fardeau de l'entretien des écoles.
En dehors des écoles privées, l'Eglise catholique avait un grand nombre d'internats, de maisons pour l'éducation de la jeunesse ouvrière ainsi que des écoles pour les petits enfants. Ces maisons sont aujourd'hui, pour la plupart, fermées ou sous le contrôle de commissaires d'Etat des deux sexes. Certaines personnes, qui ne signent jamais leurs articles dans la presse quotidienne, répandent au sujet de ces maisons catholiques de fausses accusations et d'indignes caricatures. Elles déclarent moyenâgeuse et obscurantiste l'éducation qui y est donnée. Comme il n'y a pas de presse catholique, qui pourrait exposer le véritable état des choses dans chaque cas particulier, et comme la presse quotidienne ne reçoit pas et n'imprime pas les articles écrits contre ce qu'elle a elle-même publié, ces maisons sont privées du plus élémentaire droit de défense. De plus, les commissaires nommés s'efforcent, ouvertement ou non, de rendre impossible l'activité des éducateurs catholiques. La liberté de conscience et l'instruction religieuse sont restées de vains mots qui servent seulement lorsqu'il s'agit de justifier ' la position anti-cléricale.
Déchristianisation de la jeunesse
La jeunesse des villes et des villages est exposée à de nouveaux dangers par la constante organisation de bals qui durent tard dans la nuit et même jusqu'à l'aube. Il arrive ainsi que les jeunes gens des deux sexes restent ensemble des nuits entières, sous l'influence de l'alcool et sans la surveillance des parents.
Personne ne peut nier qu'il y ait là un grand danger pour l'éducation morale de la jeunesse. L'expérience, qui est le meilleur témoignage, démontre que bien des jeunes gens, et à plus forte raison des jeunes filles; ont, des années durant; déploré ces erreurs de conduite et leurs conséquences. Ce qui nous inquiète le plus dans cette conjoncture c'est que les parents eux-mêmes n'osent pas se permettre de réprimander leurs enfants à ce sujet.
L'accomplissement des devoirs religieux, l'assistance à la sainte Messe sont, dans bien des cas, empêchés par des meetings et des réunions qui ont lieu à l'heure de la sainte Messe. De même, dans certaine 5 régions, on oblige la jeunesse à prendre part à des semaines d'assaut (4).
Ainsi, on éloigne sciemment la jeunesse de l'accomplissement de ses devoirs religieux. Si nous mentionnons encore que dans beaucoup d'unités militaires, dans lesquelles servent principalement les jeunes paysans, dans les hôpitaux et dans les organisations de jeunes, on s'efforce de propager la théorie de l'origine simiesque de l'homme, on voit clairement quel genre d'éducation on cherche à imposer à notre jeunesse catholique. Le tableau devient encore plus clair si on se rappelle le procédé en usage dans les écoles secondaires, où on fait ressortir que la jeunesse ne doit pas écouter les "fables religieuses" au sujet des origines de l'homme, mais qu'on lui expliquera ces origines "scientifiquement".
4. Ces semaines d'assaut sont
des semaines de propagande anti-religieuse.