En effet, être séparé du Christ signifie être comme le sarment taillé du cep. Le sort d'un individu ainsi séparé sera celui décrit par Jésus, durant la dernière Cène: "Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment et il se dessèche ; puis on ramasse ces sarments on les jette au feu et ils brûlent." (Jean, xv, 6.)
Fidélité; donc; à l'Eglise catholique jusqu'à la tombe!
Seul l'athéisme comunniste est capaple de blasphémer contre Marie
Difficile serait la vie de la famille, si la mère venait à manquer. L'Eglise est la grande famille de Dieu. Dieu a donné une Mère à sa famille, c'est-àdire la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Mes chers fidèles, nos pères et nos aïeux ont constellé notre patrie d'églises consacrées à la Très Sainte Vierge. Son effigie brillait sur les étendards de nos ancêtres quand ils allaient combattre "pour la croix et pour la liberté "; au pied de ses autels s'agenouillaient les pénitents, en implorant du Seigneur le pardon de leurs péchés, par l'intercession de Celle qui est le "refuge des pécheurs"; nos aïeux mettaient en elle leur espérance dans tous les moments difficiles de leur vie personnelle et nationale. Continuez la tradition de vos pères. Vous y êtes, du reste, exhortés par les suprêmes Pasteurs de l'Eglise, maîtres suprêmes de la foi. Si, d'un coeur sincère et persévérant, vous vénérez et aimez la Mère de Dieu, pour vous aussi se réalisera ce que prédit le sage: "Celui qui honore sa mère est semblable à celui qui accumule des trésors." (Eccl., m, 5.) Seul, l'athéisme communiste a été capable d'insérer jusque dans les manuels scolaires des blasphèmes contre la Mère de Dieu; blasphèmes que je condamnai déjà en 1946, au cours du fameux "procès", grâce auquel on espérait pouvoir effacer de notre patrie l'Eglise catholique comme d'un trait de plume. Que le Seigneur ne permette jamais que quelqu'un de vous imite ces malheureux qui insultent la Mère de Dieu! A un tel individu s'applique la parole du même sage: a Il est maudit de Dieu celui qui irrite sa mère." (Eccl., iII, 16.)
Aimez vos ennemis
Enfin, très chers fils, puisque Dieu est charité, comme dit l'Apôtre, aimez-vous les uns les autres! Aimez-vous toujours fraternellement! Soyez un seul coeur et une seule âme! Mais aimez aussi vos ennemis, car c'est le commandement de Dieu: "Afin que vous soyez des enfants de votre Père céleste, qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes." (Matth., v, 45.) Que leur méchanceté ne vous empêche pas d'aimer vos ennemis: autre chose est l'homme, autre chose est sa méchanceté. L'homme, dit saint Augustin, est l'oeuvre de Dieu; la méchanceté est l'oeuvre de l'homme; aime ce que Dieu a fait, et non ce que l'homme a accompli.
; Souvenez-vous aussi, parfois, dans vos prières de moi, votre Pasteur dans les temps difficiles, afin. que le Seigneur use de miséricorde envers moi.
J'espère que le miséricordieux Jésus me fera la grâce de pouvoir prier toujours au ciel pour vous tous, aussi longtemps que le monde existera et que durera notre diocèse, afin que vous atteigniez le but pour lequel Dieu vous a créés.
Krasic, 28 mai 1957.
ALOJZIJE cardinal STEPINAC, archevêque de Zagreb.
Le sainte mort
Les documents les plus précieux sur les derniers jours du Cardinal sont le journal et le rapport du curé Vranekovic qui a vécu et travaillé avec Mgr Stepinac jus` qu'à son dernier jour. Ce prêtre montre clairement la grandeur de la personnalité du Cardinal, comme aussi les quelques défauts de son tempérament.
La période de la vie de Mgr Stepinac, qui va de 1945; à 1960, a été appelée par le Cardinal Franjo Seper. "Période de maturation". Ses paroles, ses prédications, ses lettres, son regard sur la vie de l'Eglise et ses luttes pour, la garder au Christ, indiquent les degrés, la profondeur et; la force de cette maturation spirituelle. Les trois derniers jours de sa vie témoignent spécialement de sa grande sainteté. Le jour de sa mort, le 10 février 1960, fut vraiment son "dies natalis".