Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy

Echos de cette lettre pastorale

Tout l'épiscopat yougoslave se disait responsable de cette lettre. Mgr Stepinac la lut à la Cathédrale et des copies en furent envoyées à la Commission pour les questions religieuses de chacune des six républiques de la Fédération.

Si la copie de cette lettre avait été envoyée aux autorités avant que Mgr Stepinac ait pu la lire aux fidèles, elle aurait été saisie. En procédant ainsi, l'Archevêque put, en paix, la porter à la connaissance de ses diocésains:

"Ils m'auraient tout pardonné sauf cette lettre, et peut-être encore me l'auraient-ils pardonnée si je l'avais démentie après", disait plus tard Mgr Stepinac.

L'écho de cette lettre qui unit plus encore les uns et cristallisa l'animosité des autres, franchit les frontières de la Yougoslavie et le monde entier put en prendre connaissance. Aussi, le parti communiste se mit à attaquer de plus en plus les Evêques et principalement l'Archevêque, le traitant de "bandit". On lui jetait des pierres sur son passage...

Don Masucci envoya au Vatican, un rapport relatif à cette Conférence et montra en pleine lumière Mgr Stepinac comme défenseur de la Foi.

En Yougoslavie, les calomnies contre l'Eglise catholique s'accentuèrent.

Intervention du Saint-Siège

Après la parution de la lettre dans le monde, le 18 octobre, le Saint-Siège protesta officiellement auprès du Gouvernement yougoslave au sujet des persécutions religieuses, disant que de mémoire d'homme, il n'y avait eu dans les Balkans autant de haine contre l'Eglise catholique.

Le 22 octobre, le Pape désigna Mgr Hurley, Evêque américain, pour le représenter à Belgrade auprès de la République fédérale yougoslave afin qu'il étudie sur place la situation de l'Eglise catholique, des prêtres et des religieux. Le Gouvernement yougoslave envoya, de son côté, un représentant au Vatican.

L'attentat de Zapresic

A cette époque, Mgr Stepinac devait consacrer une nouvelle paroisse près de Zagreb, à Zapresic. La veille de la cérémonie, un major OZN-a vint le menacer de l'attaquer s'il y allait. Mais l'Archevêque, soucieux de faire son devoir de Pasteur, y alla. L'attentat se produisit; il n'était pas le fait des paysans qui, en groupe serré à côté de l'église, regardaient impuissants, mais de provocateurs qui jetaient des pierres et des oeufs pourris sur la voiture du prélat. Monseigneur fut blessé légèrement au nez mais son chauffeur reçut dans les yeux des éclats de verre provenant des vitres éclatées.

Les assaillants s'efforçaient d'empêcher la cérémonie et la Messe, mais Mgr Stepinac, fonçant avec sa voiture aux vitres cassées, passa au milieu d'eux, échappant de justesse à la mort. En souvenir, il a gardé quelquesunes de ces pierres ramassées dans sa voiture.

Le même soir, un homme de l'OZN-a vint trouver l'Archevêque, soi-disant pour s'informer de ce qui s'était passé et de sa santé. Mgr Stepinac le regarda en face et dit:

"Pourquoi cette question? C'est vous qui avez tout préparé et vous savez bien ce qui s'est passé. Avez-vous oublié qu'un des vôtres était chez moi ces jours-ci pour me menacer?"

Le Ministère de l'Intérieur crut nécessaire de donner sa propre version de l'événement, version tout à fait inexacte. On voulait prouver que cet incident avait été fomenté par le peuple. Par une lettre adressée à Vl. Bakaric, président du gouvernement de la République croate, Stepinac marqua son indignation de voir que tous les moyens sont bons pour calomnier; puis il parla de cette attaque à Zapresic qui, preuves à l'appui, avait été organisée par le Gouvernement.

INDEX| HOME| CONTINUE

______________________________________
Studia Croatica Studia Croatica Blog Studia Croatica - Lexicon www.croacia.com.ar . . . .