Ainsi que dans: Zvane Crnja: Histoire de la Culture Croate-Secrétariat d'information, Zagreb, 1966. Et dans bien d'autres dôcuments.
Entre-temps, politiquement, la Yougoslavie se décomposait, minée par ses antagonismes. Le 10 avril 1941 fut proclamé l'Etat Croate Indépendant.
Le 6 mai 1941, Mgr Stepinac s'adressa alors au nouveau ministre croate, chargé des questions religieuses et de l'éducation nationale, Mile Budak, qui effectua immédiatement les démarches administratives. Le 13 septembre, Mgr Stepinac obtenait l'accord du maire de Venise: Aui acceptait de rendre ce monument historique. Mais il demandait, en échange, deux peintures de Carpacci: qui se trouvaient dans la Galerie Strossmayer à Zagreb. Ce fut chose faite en 1942. Ainsi, la pierre baptismale du prince Viseslav revint enfin au pays et elle se trouve,: aujourd'hui, au Musée de l'Académie croate des Sciences et des Arts à Zagreb.
L'inscription de ce monument représente un joyau archéologique et son symbolisme exprime merveilleusement le mystère de la Sainte Trinité et celui de la Mort et de la Résurrection du Seigneur:
"Hic fons... suroit infirmos/ ut reddat illuminatos// Hic expiant scelera sua quod de primo sumpserunt parente/ ut efficiantur Hristicole.../ salubriter confitendo Trinum perenne / Hoc Ioannes presbyter / sub Wissesclavo Duci / opus bene composuit devote / in honorem videlicet sancti Joannis Baptistae / ut intercedat pro eo clientuloque suo. "
Traduisons: Cette fontaine prend les infirmes pour les illuminer. Ici, ils expient leurs fautes héritées de leur premier père, pour qdils deviennent des chrétiens, confessant, pour leur salut, la Trinité éternelle. Cette oeuvre, c'est le prêtre Jean qui la composa avec dévotion sous le Duc Viseslav, en l'honneur de Saint Jean- Baptiste pour qu'il intercède pour lui et pour son protégé (1)!
"Enfin, Mgr Stepinac, par une lettre en date du 13 février 1941, demanda au Pape d'envoyer un Délégué Apostolique au grand Congrès Eucharistique de Zagreb, pour le conclure solennellement en latin ou en français. Sa demande fut discutée à la Sacrée Congrégation pour les affaires exceptionnelles. Mgr Tardini déclara, dans ses notes, que le Peuple Croate était un peuple croyant au vrai sens du mot et que cette célébration étant uniquement religieuse, sans coloration politique, il n'y avait pas de raison de refuser. Le Délégué du Pape irait donc à Zagreb.
Lors d'une prédication et à propos de cette célébration, Mgr Stepinac souligna l'honneur fait au Peuple Croate par le Pape, en lui accordant de fêter ainsi ces treize siècles de catholicisme. Treize siècles au cours desquels, le Peuple Croate, toujours fidèle à ses engagements pris devant le Pape Saint Agathon, en 678, n'avait jamais fait de guerre injuste ni de guerre offensive; il s'efforçait seulement de conserver son intégrité nationale à chaque fois qu'elle était menacée ou qu'ils risquaient d'être effacés de la carte des nations libres.