FRANCE - CROATIE | 12/23 |
Des savants croates à Paris
A la charnière entre le XVIe et le
XVIIe
siècle, on trouve un scientifique
assez
exceptionnel, Marin Getaldić ou Ghetaldi
(15661626) qui séjourne longuement
à
Paris pour y poursuivre des recherches de
mathématiques aux
côtés de François
Viète. Elève de Clavius et
de Michel
Coignet, Getaldić est l'ami de Grinberg
et d'Anderson
(54), et le correspondant
régulier de Galilée.
Parallèlement à
l'édition de certains travaux de
Viète
qu'il complète parfois (notamment
dans
"Supplementum Apollonii Galli"), il publie
plusieurs ouvrages qui annoncent les
découvertes de Descartes, Fermat
et
Desargues (55).
Passionné par
Apollonios de
Perga, il lui consacre deux livres
(56) mais
son oeuvre majeure reste le fameux "De
resolutione et compositione mathematica",
un ouvrage posthume (1630) dans lequel
il se pose en pionnier de l'application
de l'algèbre à la
géométrie.
Getaldić n'est pas le seul savant croate
à venir en France ou à
entretenir des
relations priviligiées avec les
milieux
intellectuels français. Pionnier
de la
dissection et auteur du "De praxi medica"
(1696), le célèbre
médecin Georges
Baglivi (1668-1707), professeur au
Collège de Sapience et archiatre
du Pape,
acquiert, lui-aussi, une
réputation si
flatteuse que l'Académie
Française
l'adopte comme membre d'honneur. Il
précède de quelques lustres
son
compatriote ragusain Anselme Banduri
(1675-1743) qui s'illustre dans la
numismatique antique et entre à
l'Académie des Inscriptions et
Médailles
en 1715.
Recommandé par Cosme III de
Médicis,
grand-duc de Toscane, à Mabillon
et
Montfaucon qui l'accueillent en 1702
à
l'abbaye de Saint Germain-des-Prés,
Banduri commence par susciter
l'enthousiasme de ses protecteurs. "Les
beaux talens de ce religieux,
écrit
Montfaucon (18 septembre 1712), sont
connus de tout le monde...
50. Ces incrustations ont
été volées
durant la révolution de 1789.
51. Evangéliaire slave dit Texte du
Sacre
- Notice et éclaircissements par
Louis
Paris, Librairies Didron et Techener,
Paris 1852.
52. Sans parler de Jemej Kopitar qui
pensait que le manuscrit avait pour
auteur Saint Méthode soi-
même ("Glagolita
Golzianus"), la présence à
Reims de cet
évangéliaire a donné
naissance aux
hypothèses les plus
rocambolesques. Selon
l'abbé Pluche, le lectionnaire
provenait
d'Ebbon, custos de la bibliothèque
de
Louis le Débonnaire ; certains, en
revanche, soutenaient qu'il avait
été
offert par Anne de Kiev à Roger,
évêque
de Châlons, quand il vint la
chercher
pour la conduire à Henri Ier ;
Dobrowski
pensait, quant à lui, qu'il avait
été
donné, vers 1250, à
l'archevêque de Reims
par Hélène d'Anjou, reine
de Serbie ;
d'autres, enfin, prétendaient que
les
Croisés l'avaient découvert
lors du
pillage de Constantinople et que Baudoin
l'avait offert à Guillaume aux
Blanches
Mains, archevêque de Reims.
53. On sait, en effet, que depuis le IXe
siècle, des clercs croates
travaillaient
en Bohème et en Moravie.
54. Né à Aberdeen, Alexandre
Anderson
enseignait les mathématiques
à Paris ;
disciple de Viète, il en a
édité quelques
oeuvres posthumes. En 1612, il publie
"Supplementum Apollonii redivivi" qui
complète certains travaux de
Getaldić.
INDEX|
HOME|
CONTINUE
Studia Croatica
Studia Croatica Blog
Croatian Culture
Hrvatska Kultura
Videos by Studia Croatica
Studia Croatica - Facebook
Studia Croatica - Twitter
www.croacia.com.ar
Adriana Smajic
Glagol Press