FRANCE - CROATIE | 11/23 |
La Renaissance
Dans la deuxième moitié du
XVe siècle, la
personnalité la plus
éminente est sans
conteste celle de Francesco da Laurana
(v. 1430 v.1502), architecte, graveur et
sculpteur dalmate qui vient travailler en
Provence, à la Cour du Bon Roi
René.
Installé en Avignon, il y
épouse même la
fille du peintre Jean de la Barse. La
France conserve de lui plusieurs
médailles (Charles IV d'Anjou, le
Roi
René, Jeanne de Laval), le gisant
de Jean
de Cossa (Tarascon) et le tombeau de
Charles IV (Le Mans, 1475). C'est
également Laurana qui
décore, avec Tomaso
Malvito, la chapelle Saint-Lazare de
l'église de la Mayor (Marseille,
1477),
et qui réalise le retable du
"Portement
de Croix" en l'église avignonnaise
de
Saint-Didier.
On ne connait guére d'autres noms
pour
cette époque car la
majorité des lettrés
et des artistes semblent plus
attirés par
l'Italie, où la Renaissance est
à son
apogée, que par la France.
L'imprimerie,
qui connaît un essor formidable, attire
néanmoins quelques artisans
croates dont
Jacques Moderne (natif de Buzet, en
Istrie) qui édite une cinquantaine
de
livrets musicaux à Lyon
(48) et
Dobriæ
Dobriceviæ (Boninus de Boninis), un
Ragusain, qui vient, lui-aussi,
travailler dans cette même ville de
Lyon
où il édite un "Aesopus
Moralisatus", des
"Cantica" et la "Commedia del Divino".
Depuis longtemps, un certain nombre
d'artisans et d'artistes français
(comme
le maître Jean de Vienne) se
succèdent en
Croatie, et au XVIe siècle, les
chroniques de Dubrovnik signalent la
présence dans la cité de
Saint-Blaise du
musicien français Pierre Lambert
(en
1556) ainsi que du médecin
Gaudence Muret
(en 1584-87) dont la fille épouse
(1603)
le poète Oracije Mazibradiæ. En
littérature, la mode de
l'époque est à la
poésie macaronique (Liompardi) et
au
pétrarquisme dont l'un des
chantres les
plus habiles, Dominko Ranjina (Ragnina),
sera traduit en français par le
fameux
plagiaire Philippe Desportes (1450-1606).
Plus important encore, l'oeuvre de Marko
Maruliæ (1450-1524), le
célèbre "De
Institutione Bene Vivendi per Exempla
Sanctorum" (six volumes et soixante-dix
chapitres), est imprimée à
Paris en 1585
et en 1586. L'ouvrage entre à la
Bibliothèque Royale, peût-
être à Port-
Royal, et il rencontre un grand
écho
parmi les élites
françaises
(49).
C'est au XVIe siècle
également que la
France entre en possession d'un document
fort curieux, l'Evangéliaire de
Reims,
dont une partie au moins pourrait avoir
une origine croate. Offert en 1574
à la
cathédrale de Reims par Louis de
Guise,
Cardinal de Lorraine, qui l'aurait
reçu
en cadeau du Patriarche de
Constantinople, ce lectionnaire a
été
surnommé "Texte du Sacre" car
plusieurs
rois de France (Charles IX, Henri III,
Louis XIII, Louis XIV) y ont posé
la main
pour prêter serment.
45 Beuve d'Antone est l'une des chansons
de geste les moins connues du public
français ; elle connaîtra
pourtant un
très large succès puisqu'il
en existe des
adaptations anglaise ("Sir Bevis"),
islandaise ("Bevers Saga"), russe ("Bova
Korolevitch et la princesse Drouchneva")
et même hébreue (1501).
46 C'est ainsi qu'une légende
locale
rattache au personnage de Roland la
fameuse colonne Orlando qui a
été érigée
à Dubrovnik. Cf. Dubrovnik,
Slobodan
Prosperov Novak, Most, Zagreb 1991, pp.
40-44 ; Anciens contacts entre la France
er Raguse, Mirko Deanoviæ, Institut
Français de Zagreb 1950, pp. 117-
119.
47 Anciens contacts entre la France et
Raguse, p. 120.
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Adriana Smajic
Glagol Press