Le Carmel de Brezovica n'avait pas oublié le jubilé du Cardinal et lui avait envoyé cent images à sujets religieux avec l'inscription: Souvenir de ma Messe d'argent.
Le 31 octobre, le Cardinal se sentait un peu mieux et il dit au curé:
" Cela va mieux et cela ira encore mieux. Soyez tranquille. Aujourd'hui; nous allons prier pour le Gouvernement. Lui aussi passera!"
Après la Messe, il reçut un télégramme de félicitations du Saint- Père.
"Il a trop de vénération, a-t-il dit simplement après l'avoir lu. Si je pouvais être sûr de la poste, je répondrais au Saint-Père... J'espérais que ce jubilé passerait inaperçu, mais le télégramme du Saint- Père a averti les nôtres et ils m'écrivent. II va falloir que je réponde."
En juillet 1958, il apprit qu'à Zagreb, on préparait unne fête pour ses 25 ans d'épiscopat. II pensait que sans miracle, il ne pourrait atteindre la date. En octobre, il dit au curé:
"Mon jubilé épiscopal approche; je ne sais pas si je vivrai jusque-là. Si oui, je pense que le mieux serait de faire des reproductions de la photo qui est au- dessus de mon lit pour en distribuer aux gens." Il s'agissait d'une image de la Sainte Vierge qui lui venait de sa mère, image qu'il aimait et vénérait beaucoup. " Au moment de ma consécration, continuait-il, je n'ai pas distribué de souvenirs, comme c'est la coutume aujourd'hui. Mais maintenant, à la veille de mon départ de cette terre, je voudrais que cette image résume le message que je destine surtout aux mères de famille. On pourrait aussi en envoyer à l'étranger: nous y comptons tant d'émigrés! Je vais réfléchir au texte et le rédiger selon le format de l'image, en disant le plus important."
Le 5 octobre, le curé emporta à Zagreb l'image et le texte du Cardinal. En décembre, il alla chercher les reproductions; elles étaient très bien réussies. On prévoyait même de la reproduire en couleurs comme imagesouvenir du jubilé épiscopal du Cardinal.
Le 28 mai 1959 ramenait le 25e anniversaire de sa nomination comme Archevêque coadjuteur de Zagreb. Le Cardinal passa ce jour en silence, au lit où le clouait la maladie.
Il passa de même seul le jour anniversaire de sa consécration épiscopale, le 24 juin de la même année. Le Pape Jean XXIII lui envoya une lettre qui lui causa une grande joie. Le Saint- Père le remerciait de tout le bien qu'il faisait et qu'il avait fait auparavant; il l'encourageait dans la solitude de sa détention et le bénissait.
Ses paroissiens fêtèrent son jubilé le jour de sa fête qui marquait la Première Communion des enfants. Pour sa fête patronale aussi, le Saint-Père avait envoyé un télégramme, fait particulièrement plein de signification car le Pape n'a pas l'habitude de fêter ses Cardinaux. Stepinac en eut beaucoup de joie.
Mgr Stepinac resta humble et son comportement fut toujours d'une simplicité parfaite. Il continuait à être l'objet d'humiliations de la part du Parti communiste.