Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy
L'Eglise orthodoxe déclara que tous ceux qui accepter aient le Concordat seraient excommuniés. C'était fait: parmi eux figuraient 9 membres du gouvernement avec M. Stojadinovic. Les pratiquants orthodoxes reçurent l'interdiction de recevoir chez eux les excommuniés.

A la séance du Sénat du 19 octobre 1937, le Concordat fut refusé définitivement.

M. Stojadinovic déclara qu'il ne le proposerait plus; alois, avec d'autres membres du gouvernement excommuniés, l'Eglise orthodoxe les réintégra, en levant l'excommunication.

Le Saint-Père, qui n'avait même pas été directement mis au courant, protesta vivement contre le refus du Concordat. Il rappela au gouvernement Yougoslave sa signature ainsi que l'obligation qui en découlait pour les droits des catholiques en Yougoslavie, pour qu'ils ne restent pas continuellement sous-estimés par rapport aux autres religions.

Les catholiques demandèrent à Mgr Stepinac l'autorisation de former des assemblées de protestation. Il leur répondit qu'il comprenait leur grand mécontentement, exacrbé depuis 20 ans que l'Eglise catholique en Yougoslavie royale, n'avait eu quedes ennuis. Le Monde entier le sait, leur dit-il, mais des assemblées de protestation ne serviraient pas à grand-chose.

Le 4 mai 1938, la Conférence des Evêques à Zagreb, sous la présidence de Mgr Stepinac, rédigea une lettre pastorale dans la quelle les Evêques soulignaient leur profond regret de constater la position de l'Eglise orthodoxe serbe qui créait ainsi deprofonds désaccords dans les relations entre religions. Il protestaient contre la politique du gouvernement royal qui avait d'abord publiquement accepté le Concordat, engageant sa parole dans sa signature, pour le rejeter ensuite, laissant l'Eglise orthodoxe serbe décider du sort et des droits de l'Eglise catholique en Yougoslavie, et lui permettant de se mêler desdécisions politiques du gouvernement. Les Evêques terminaient leur lettre en disant ne pas pouvoir accepter que 6.000.000 de catholiques soient, dans cet Etat, des citoyens ne jouissant pas de droits égaux. Ils se déclaraient prêts à lutter pour les droits de leurs fidèles.

Le 11 décembre 1938, Stepinac, qui ne se mêlait jamais à la vie politique, alla voter en raison de la situation intolérable faite aux catholiques croates, et il donna sa voix à l'opposition croate.

Mensonge effronté!

Aussitôt, la radio de Belgrade proclama qu' il avait voté pour le gouvernement. Celui-ci voulait ainsi créer le chaos dans les esprits et des ennuis à Mgr Stepinac. Ce dernier demanda immédiatement que cette fausse nouvelle soit démentie. Mais, ne tenant pas compte de sa demande, le gouvernement continua à propager la fausse nouvelle, bien que Mgr Stepinac persistât, de son côté, à la déclarer mensongère.

Enfin, après cinq semaines, le Président du Conseil des ministres, M. Stojadinovic, trouva tout de même nécessaire de se pencher sur ce "scandale culturel" comme il l'appelait et dont il était responsable. Il en donna enfin le démenti.

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