
"Monseigneur Stepinac me remet une photographie bouleversante. Je n'osais croire à l'authenticité du document photographié. Alors il m'a mis en mains l'original lui- même: un reçu délivré par un agent du fisc serbe, en fonction dans une localité frontière; un reçu en bonne et due forme, avec signature et cachet adminitstratifs, pour une somme payée par une famille pour les cinq balles de l'exécution capitale du père.
Son crime? II avait contrevenu aux règlements de fianchissement imposés aux paysans dont les temes chevauchaient la fiontière. L'homme était mal noté et tenu pour un militant croate dangereux; il fut airêté, condamné, fusillé. Coût pour la famille: treze dinars, quinze paras..."
Inmédiatement après cet entretien, E. Pezet prit des notes qu'il a lues en public dans sa conférence à la crypte de Sainte-Odile à Paris, le 21 décembre 1959, à l'occasion de la présentation du livre "Le dossir du Cardinal Stepinac", préparé par le P. Théodore Dragoun, recteur national de la Mission Catholique Croate en France, et publié par les Nouvelles Editions Latines, Paris, 1958. E. Pezet a publié ses notes et sa conférence l'année suivante chez le même éditeur, sous le titre "Stepinac-Tito: Contextes et éclairage de L'Affairé'
D'ailleurs, notait E. Pezet, d'après les statistiques officielles de 1932, malgré la quasi-égalité démogtaphique entre Serbes d'un côté, Croates et Slovènes de l'autre, les inégalités apparaissaient clairement.
Elèves à l'Ecole Militaire: 1.300
Serbes, soit 85 %; 140 Croates, 50 Slovènes.
Fonctionnaires de la Cour: 30 Serbes sur 31, 99 % .
Chancellerie des décorations: 9 Serbes
sur 9, 100 % .
Fonctionnaires de la Présidence du
Conseil: 13 sur 13, 100 % .
Ministère de l'Intérieur: 113 sur 127.
Affaires étrangères: 180 sür 218.
Instmction publique: 150 sur 156.
Justice: 116 sur 132
Généraux: I 15 sur 116.
En résumé: dans toutes ces
administrations 80 et 95 à 99 % de
Serbes. V oilà pour la primauté
serbe et l'anti-croatismeadministratifs.
Et les voici sur le plan religieux (qu'on
n'oublie pas les pourcentages: 38 % de
catholiques et
42 % d'orthodoxes):
Budget des cultes, en 1922: pour le
culte orthodoxe, 17 millions de dinars,
73 %; pour le
culte catholique, 6 millions, 27 %.
Traitement des Evêques: orthodoxes:
40.000 courounes; catholiques: de 15 à
20. 000.
Paroisse protestante de Belgrade: 900
âmes: 116.000 couronnes; paroisse
catholique de
Belgrade: 10.000 âmes (dix fois plus):
66.000 couronnes, presque la moitié
moins.
Le gouvernement de Belgrade s'excusait de ne pouvoir rien faire pour améliorer la situation, et ainsi, la manière de gouverner des Serbes était la continuation de la sanglante manière turque. Et cela allait très loin...
