Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy
Pour notre Stepinac, c'était le symbole de l'humiliation incompréhensible et de la pauvreté que le Christ acceptait. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'il choisit ce sanctuaire pour sa première Messe: c'est là qu' il voulait demander au Christ son espirit de pauvreté. Il fut conduit à l'autel par le Père Josip Loncaric.

Ce même jour de Toussaint, pendant le repas de fête, les pensionnaires du Germanicum chantèrent à cette occasion "Les martyrs du Colosseum" (de Weisthanner). Et le soir, en l'honneur des nouveaux prêtres, une séance solennelle avait été préparée, principalement inspirée par les mots du Christ: "Vous êtes la lumière du monde".

Plus tard, Alojzije Stepinac choisira la croix dans son blason d'Archevêque. Ce n'était pas un hasard: il croyait profondément à son symbolisme, que traduit déjà la phrase qu'il fit imprime sur l'image-souvenir de sa première Messe: "Pour moi, que jamais je ne me glorifie sinon dan la croix de N.S.J.C. qui a fait du monde un crucifié pour moi et de moi un crucifié pour le monde" (Gal. 6. 14).

Stepinac termine avec succès ses derniers examens et est promu au grade de docteur en philosophie et en théologie. Le 1er juillet 1931, il quitte Rome et se met à la disposition de son Archevêque à Zagreb, où il reçoit l'équivalence de son doctorat le 18 décembre de la même année.

Les notes du recteur du Germanicwn, R. Rimml, sur chaque séminariste, et donc aussi sur Stepinac, sont pleines d'éloges.

Retour au pays

Sur le chemin du retour à Zagreb, il s'arrêta à Trsat, lieu de pèlerinage, en l'honneur de la Sainte Vierge; il y resta six jours au couvent des Franciscains, gardiens du lieu. Il envoya un message à A. Rauch, économe au Germanicum, et à ses parents, les prévenant de son prochain retour à Krasic.

Pendant son séjour à Trsat, qui domine Rijeka, il discuta avec un Père Franciscain Vendelin Vosnjak, qui le trouva très ouvert et très nattuel. Stepinac lui raconta son séjour de jadis à Rijeka, à l'école des officiers, puis les projets de son père pour son mariage, ajoutant, en souriant, comment ses projets à lui et les projets de son père, ne concordaient pas.

Avant de quitter Trsat, Alojzije, jeune prêue du Christ, fit apposer une plaquette ex-voto que l'on voit encore aujourd'hui: "Deiparae Virgini Mariae in gratiarum actionem pro innumerabilibus beneficiis impetratis. Aloysius Stepinac." (A la Vierge Mère dé Dieu en action de grâce pour les innombrables bienfaits obtenus.)

Au retour à Krasic, il célébra le 19 juillet 1931 sa première Messe solennelle dans l'église où il fut baptisé. Mgr Loncaric fit l'homélie.

Le père du jeune prêtre Stepinac, heureux d'avoir pu vivre ce moment, fit préparer en ce jour un grand repas de fête. Il avait fait beaucoup d'invitations dans le monde religieux et dans le monde civil.

Plus tard, le cardinal Stepinac écrira quel souvenir reconnaissant il gardait à ses supérieuis du Germanicum, et à ses professeurs de l'Université Grégorienne, ainsi qu'à Mgr Loncaric, ancien pensionnaire d'ailleurs du Germanicum. Après Dieu et sa mère, qui jeûna pendant cinquante ans pour sa vocation, ce furent ses plus grands bienfaiteurs.

Eglise et peuple en Croatie après la première guerre mondiale

Beaucoup de changements dans la vie politique se sont produits en Croatie pendant son absence de sept ans.

Les Croates dans l'Etat nouvellement créé (Royaume des Serbes, Croates et Slovènes: S.H.S.) ne s'y trouvaient pas heureux. Ils se réunissaient autour de différents partis, dont le plus important, le parti de Radic (Parti Républicain Paysan Croate) demandait l'indépendance de la Croatie. Dans ce but, Radic déposa à la Société des Nations, à Genève, un long mémorandum documenté, prouvant la justice de sa demande. Mais pour qu'elle soit acceptée, il fallait pàsser par la révision du Pacte de Versailles. On lui conseilla d'essayer d'améliorer les relations entre les Croates et les Serbes. Cet avis de la Société des Nations détermina les conseillers Croates à accepter, en mai 1924, d'entrer à l'Assemblée Nationale à Belgrade.

Mais dès janvier 1925, Radic était mis en prison: il était accusé de vouloir s'exprimer en faveur du communisme.

En prison, il change d'attitude et abandonnant l'idée de la république et du séparatisme, il accepte l'unité SHS , ainsi que le changement du nom de son parti, en Parti Paysan Croate. Il est libéré début juillet.

Par le fait, on accepte aussi la dynastie serbe de Karadjordjevic et le 18 juillet 1925, on nomme te nouveau pouvoir, dans lequel Radic devient ministre de la Culture.

Depuis, et dans un but précis, on propageait et écrivait la nouvelle que l'Episcopat catholique croate voulait la séparation de SHS, et dans certaines régions, on fit pression sur le peuple croate pour le faire passer à la religion orthodoxe. Dans quelques villes typiquement catholiques, on commençait à construire des églises orthodoxes; un couvent était transformé en école publique; des employés catholiques croates étaient mutés en Serbie, et des Serbes orthodoxes étaient mutés en Croatie. On empêchait les Croates d'accéder aux situations honorables militaires ou diplomatiques.

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