L'ambiance qui régnait au Germanicum était chaleureuse et cordiale: toutes les différences de tempérament, d'âge ou de nationalité disparaissaient.

Comme jadis à la maison, Alojzije continuait à rechercher la compagnie des gens simples, d'artisans comme le cordonnier du Germanicum, et discutait avec eux.

Sa maturité d'homme et sa foi profonde lui attiraient l'estime de tous ses collègues. Untrait particulier de sa spiritualité était sa dévotion envers la Sainte Vierge.

Quand il commença à precher, on s'aperçut de la qualité et de la simplicité de son enseignement: toujours armé de preuves solides, il persuadait facilement.

Il disait même qu'il pourrait parler toute la journée. Son coeur était tellement rempli de foi, qu'il exprimait facilement les vérités chrétiennes.

Stepinac était un fils fidèle du peuple croate, qui, depuis des siècles et malgré des événements dramatiques, a su garder sa fidélité au Saint Siêge.

Alojzije s'inscrivit à l'Université Grégorienne en novembre 1924. A la fin de chaque année scolaire, le jeune Stepinac passait avec succès les différents degrés de scolarité.

Tous ses professeurs jouissaient d'un grand renom. Pourtant Stepinac n'a jamais connu le trac aux examens et il passait régulièrement toutes ses épreuves en première session, pour éviter les chaleurs de l'été romain. A tous ceux qui s'étonnaient de son cahne à ces momentslà, il répondait: s'énerver? pourquoi donc? j'ai fait mon devoir.

Passant plus de temps que ses collègues à la lecture de livres, de revues et de journaux, il découvrait sans cesse des questions pastorales actuelles et, comme il prenait toujours des notes, il préparait déjà la matière de ses futures prédications.

En l'année 1925, trois saints furent canonisés: Sainte Thérèse de Lisieux, Saint Pierre Canisius, grand théologien de la Compagnie de Jésus et docteur de l'église et Saint Jean-Marie Vianney, le curé d'Ars.

En 1926, c'est la crise au séminaire Français à cause de l'action Française qui sera condamnée. En 1929, c'est le grand pèlerinage Croate à Rome et la joie pour Stepinac de voir au Germanicum les Evêques et Archevêques Croates.

Le 11 février 1929, se situent aussi les accords du Latran entre le Saint-Siège et l'Etat italien.

Le 25 juillet de la méme année, se déroule sur la place Saint-Pierre une procession à l'issue de la réunion internationale des Séminaristes. Stepinac est undes huit séminaristes du Germanicum qui portaient le baldaquin du Pape.

Pendant les vacances de 1928, Alojzije avait fabriqué, à San Pastore, maison de campagne du Germanicum, de la menuiserie avec son ami, Franz Zauner, plus tard Evêque de Linz: 30 tables de chevet, des tables, des bancs, le tout en bois d'olivier. L'année suivante, il s'occupa des installations électriques.

Son passe-temps favori, c'était de longues randonnées et l'alpinisme. Les montagnes l'attiraient. II montait jusqu'à 2.600 m. d'altitude, toujours en bonne condition physique. Par ses performances, il dépassait même un Suisse habitué à la montagne. Et lorsque ses collègues s'arrêtaient, fatigués, en haute montagne, notre Stepinac continuait, déclarant: "J'aurais honte de ne pas arriver!" Tous s'étonnaient de son excellente forme et de son entraînement, qui étaient dus à sa vie passée.

Après les excursions, les jeunes séminaristes rentraient en car mais Stepinac, en compagnie du Directeur spirituel et de quelques autres, rentraient à pied; cela faisait 5 à 6 heures de marche jusqu'à Rome.

Ordination sacerdotale

Le 5 avril 1930, il reçoit avec ses collègues, le sousdiaconat qui inclut l'obligation et la promesse du célibat pour la vie, et le 18 mai, il est ordonné diacre, au cours d'une cérémonie à l'église du séminaire romain.

Il est ordonné prêtre le 26 octobre 1930 avec 18 autres diacres de divers instituts romains. Parmi eux, les futurs Cardinaux Seper et Wendel et les futurs Evêques Emmanuel et Zauner, ses condisciples du Germanicum. A cette occasion, Alojzije renonça à tous les biens matériels qu'il pouvait hérita de son père, désirant q'uils soient répartis entre ses frères et soeurs.

Le 30 octobre, tous les prêtres nouvellement ordonnes furent reçus en audience par le Saint-Père Pie XI: jours de grande joie, à la veille même des fêtes de la Toussaint.

A côté de l'assiette de chaque nouveau prêtre, était posée une fleur rouge. L'apercevant, Stepinac dit sur un ton de méditation: la fleur rouge du martyre...

Il célébra sa première Messe le jour de la Toussaint dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure, qui abrite, croit-on les restes de la crèche de Bethléem.