Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy
Pendant ce temps, aucun citoyen n'eut le droit d'élever la voix pour défendre l'Archevêque.

Les organes d'OZNA, craignant des réactions éventuelles des gens, allaient jusqu'à défendre tout stationnement des fidèles devant les églises après la Messe s'il y avait plus de cinq personnes ensemble...

Mais la réaction des citoyens de Zagreb et de tout l'Archevêché, prit une forme et des proportions que la police n'attendait point: aucune propagande injurieuse contre l'Archevêque bien aimé ne put entamer leur fidélité envers lui. Ils ripostaient en priant encore plus ardemment: des foules de personnes traversaient la cathédrale à genoux dans un recueillement profond. La police restait stupéfaite. Alors, elle changea de tactique.

Cette fois, elle s'attaqua aux femmes, mères et épouses des partisans morts au champ de bataille. On commença à leur refuser l'aide matérielle à laquelle elles avaient droit.

Comment on préparait des contre l'Archevêque Stepinac

En 1941, avant la guerre, Mr. J.M. était employé de la police à Zagreb. Au début de l'Etat Croate Indépendant, il put garder sa place, mais dès l'apparition des premiers partisans, il prit le chemin du maquis, où il atteignit le grade d'officier. En l'année 1945, selon son désir, il reprit sa place dans la police de Zagreb.

Un soir, peu avant le procès de l'Archevêque, son supérieur le fit appeler et lui dit:

"Tu sais, nous avons enfermé Stepinac. Maintenant, il nous faut des témoins contre lui. Comme tu as été quelque temps Oustacha ici à la police, et comme nous connaissons ton courage dans la guerre contre les Italiens, ton témoignage contre l'Archevêque pourrait être très important. Il s'agit seulement pour toi de déclarer que tu sais que Stepinac avait provoqué les orthodoxes et incité à la persécution contre eux."

M., stupéfait, protesta sévèrement: "Comment pourrais-je dire cela? Puisque je sais exactement le contraire. S'il n'avait pas été là, les persécutions auraient été encore plus violentes, les victimes encore plus nombreuses."

- "Il ne s'agit pas de cela, répondit le chef, le gouvernement a besoin de condamner Stepinac. On ne demande de toi que cette petite chose."

- "Ma conscience et mon honneur ne me permettent pas cela. Cherchez quelqu'un d'autre."

- "Bien. Nous allons trouver un autre, mais gare à toi! ", conclut le chef.

Quelques jours plus tard, le chef recommença à persuader M. mais sans succès. On l'enferma et pendant les premières quarante-huit heures, on lui refusa toute boisson et toute nourriture. Après cela, on le soumit aux interrogatoires, puis on lui fit des promesses de libération, de promotion, s'il acceptait de témoigner; mais M. ne céda pas. On commença à le torturer; en vain. Puis on enferma aussi son plus jeune frère, dans la même cellule, espérant qu'il céderait à cause de ses sentiments envers son frère. Mais il ne céda toujours pas.

Un jour, son chef entra dans sa cellule et lui dit:

"Tu es vraiment têtu. Essaie de comprendre: si tu ne témoignes pas, un autre va témoigner, et dans tous les cas, Stepinac va être condamné. Donc, parle, témoigne; de toute façon tu ne peux pas le sauver."

M. ne céda pas.

Un matin, on lui amena sa mère âgée. Elle aussi fut enfermée. Le policier qui menait les interrogatoires avait dit à sa mère avant de lui présenter son fils:

"Tu vas voir ton fils. Sache que ce n'est que de toi que dépend son salut ou sa perte. Si tu réussis à le persuader de dire ce que nous lui demandons, (la vieille dame ne savait même pas de quoi il s'agissait) il va rentrer à la maison. Sinon, prépare-toi à pleurer sa mort." M. alors rencontra sa mère. Il se jeta à son cou et elle lui demanda d'une voix tremblante:

"Jozica, qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi ne parles-tu pas? Qu'est-ce que tu ne veux pas dire, qu'est-ce qu'ils demandent de toi?"

Quand le fils lui expliqua ce qu'on lui demandait, elle se redressa et d'une voix forte dit à celui qui torturait son fils :

"Mais, Monsieur l'Agent, l'Archevêque était toujours toute bonté. Pourquoi forcer mon fils à mentir? Ce serait terrible!"

Le policier rougit de colère et se mit à crier:

"Vieille sorcière, si ton fils n'accepte pas immédiatement, toi non plus tu ne verras jamais plus ta maison!"

M. sanglota doucement. Sa mère, reprenant conscience, dit à son fils:

"Justement, moi, ta mère, je te défends de dire ce qu'on demande de toi. Pense à ton âme et tais-toi, ne dis pas un seul mot!"

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